Accueil Culture Mes humeurs: IA, enthousiasme et inquiétude

Mes humeurs: IA, enthousiasme et inquiétude

C’est l’un des défis majeurs auxquels la création en général sera confrontée dans les prochaines années : l’intelligence artificielle, abrégée en IA et AI en anglais. Elle bouleverse déjà les arts avec des logiciels devenus de plus en plus performants en créant des œuvres sans intervention de l’homme ou presque. Dernièrement, une étude sur la musique a été dévoilée par des sociétés de musique française et allemande. Plus de 15 mille éditeurs et compositeurs ont été interrogés. Le constat révèle le côté vertueux : les compositeurs sont de plus en plus tentés par l’IA, plus du tiers ont avoué avoir déjà travaillé avec, plus de la moitié chez les artistes de moins de 35 ans ; les premiers genres concernées sont les musiques électroniques et urbaine, mais les répertoires symphonique, contemporain et le jazz sont concernés avec près d’un tiers ayant testé l’IA.

Il s’en dégage de cette étude une impression positive avec 43% qui estiment que l’IA les a aidés dans leur travail et permis une nouvelle approche de création ;  63% se disent même prêts à la tolérer et à l’accepter. Mais quid des auteurs compositeurs, des sociétés et organismes en charge des droits d’auteur ? Lever de boucliers chez beaucoup de compositeurs qui craignent un fort manque à gagner et une banalisation de la création. L’intelligence artificielle a-t-elle investi la littérature, peut-elle remplacer un écrivain ? La dernière nouvelle sur le sujet nous arrive du Japon, elle vient relancer le débat.

L’autrice Rie Kudan, lauréate du plus prestigieux prix littéraire japonais pour son roman La Tour de la compassion, a admis avoir eu recours à ChatGPT ; elle se serait inspirée des réponses de l’intelligence artificielle pour écrire des dialogues. L’aveu a fait réagir le monde littéraire. La jeune romancière reconnaît avoir utilisé tout le potentiel de l’IA pour écrire son livre, en conversant régulièrement avec le logiciel. Ce dernier lui aurait notamment inspiré de nombreux dialogues. En tout, ce sont 5 % du livre que la jeune écrivaine aurait emprunté mot pour mot à l’IA. Rie Kudan a avoué avoir régulièrement des conversations avec l’intelligence artificielle, lui permettant de confier ses pensées les plus intimes et libérer sa créativité. Ces révélations ont poussé la communauté littéraire à s’interroger sur les limites de la création intellectuelle. Au Japon, où l’IA est plus acceptée par la population, des auteurs ont pris la défense de la lauréate.

Une question me taraude : et si l’autrice japonaise n’avait pas  avoué ses 5% d’emprunt (ou de plagiat), les lecteurs s’en seraient-ils rendu compte ?

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